Vendredi 24 septembre, ce sont près de 112 000 étudiant.es au Québec qui ont voté une grève dans le cadre de la mobilisation internationale pour la justice climatique. À Montréal, plus de 10 000 militants, tous âges confondus, ont pris possession des rues pour clamer leur désespoir devant l’état alarmant de notre Planète Terre, crier leur ferveur de voir le monde changer. Faire entendre leurs revendications devant le cruel manque d’action reproché aux figures politiques.

Nous nous souvenons tous du 27 septembre 2019 et ses chiffres historiques: 500 000 personnes rassemblées à Montréal pour ce qui est devenue la plus grande marche pour le climat de l’Histoire du Québec. Et à l’échelle internationale, le regroupement le plus important de cette journée de mobilisation. À nos côtés, la célèbre activiste Greta Thunberg menait la marche d’un regard déterminé, pour nous inviter à suivre son exemple: refuser de fermer les yeux et de baisser la tête. Ce qui s’est toujours illustré à travers le mouvement Skolstrejk för klimatet ou Fridays for Future dont Greta est à l’origine: exiger le changement auprès des gouvernements, jour après jour sans abdiquer tant qu’aucune décision concrète n’aura été prise.

Ce que les étudiant.es demandent? Des décisions suffisamment proactives pour renverser l’accélération catastrophique des changements climatiques et garantir une transition la plus rapide et cohérente possible des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.

La présence des enfants au sein de la foule le prouve encore : la crise climatique touche toutes les générations sans exception. Photo par: Charles Jarry

Malgré la crise sanitaire qui nous a bouleversés depuis, les manifestants étaient au rendez vous cette année, prêts à brandir leurs pancartes aux slogans sans pitié et droits au but : “le capitalisme tue la planète”, “évitons la fin du monde”, “si la planète était une banque, on l’aurait déjà sauvée”. Autant de titres qui amènent à réfléchir sur le poids accordé à la lutte environnementale au sein de l’engagement des nations pour un monde durable et un futur sécuritaire. C’est ce que souligne Charles Tarini, porte parole de la Coalition Environnementale pour un Virage Environnemental et Social (CEVES): « Ce sont les investissements qui reviennent sans cesse au coeur de nos revendications. Les gouvernements continuent d’investir des sommes colossales dans des énergies qui ne sont pas renouvelables. Les pipelines en sont un exemple parfait.».

À l’Université de Montréal, c’est un total de plus de 130 millions de dollars qui sont investis dans le fond de dotation, dont 13 millions vont directement dans les énergies fossiles. C’est à partir de ces fonds que les bourses d’excellence de l’UdeM sont octroyées aux étudiants : un cadeau empoisonné maintenant que l’on en connaît la provenance.²

“Le changement s’en vient, que vous le vouliez ou non”. Photo par : Amélie Papillon.

Manifester est la forme parfaite pour exercer pression sur les gouvernements en montrant que si eux mêmes ne sont pas prêts à céder leurs investissements au service de la Planète, nous mêmes ne sommes pas prêts à céder notre futur au service de leur économie. « C’est une façon de faire entendre notre voix autrement que par ceux qui nous représentent, parce que trop souvent ils ne représentent pas nos valeurs » souligne Ariane Roberge, coordonnatrice du comité Environnement à l’AEBUM. Cette ardeur se traduit à travers chaque pas, chaque cri revendicateur, chaque clameur de la foule. Mais surtout, à travers l’engagement et la ténacité des jeunes qui refusent de laisser se faire piétiner leur espoir d’un futur meilleur. Un futur ou survivre ne sonnera plus comme un rêve illusoire.

Certains climatosceptiques reprochent la redondance des paroles portées par les manifestants. Les étudiant.es répondent que ces reproches aux politiques seront redondantes tant que l’inaction sera persistante. La porte parole de la CEVES Rosalie Thibault compare cette inaction à une « infection qui s’est propagé aux sein de la classe politique ». Elle rajoute : « c’est de l’hypocrisie, des paroles en l’air et des promesses non tenues. » .

Pas de planète B pour les prochaines générations. Photo par Amélie Papillon.

Les représentants des différents groupes et mouvements présents à la marche ont tous des demandes égales. « En tant que pays développé, le Canada est responsable de la crise climatique. » affirme la responsable du dossier climatique d’Amnisitie Canada francophone, Colette Lelièvre. « C’est un devoir national que de soutenir les autres pays dans leurs moyens de lutte contre le réchauffement. ». Colette Lelièvre souligne qu’il est nécessaire de mettre en place « des mesures, des règlements, des programmes pour aider les différentes couches de la société à faire face aux changements climatiques. » .

Alors “À qui la rue”? À tous ceux qui continuent de lever leur voix au dessus de celles des politiciens pour faire valoir leurs droits fondamentaux. Celui de combattre l’injustice climatique en exigeant un changement maintenant. Celui de garantir un futur viable aux prochaines générations, vivre sur une Terre que l’on aura tous apprit à respecter.

Les représentants des Premiers Peuples ayant participé à l’organisation de la manifestation et ouvrant la marche. Photo par Charles Jarry.

Sources:

  1. https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-09-24/des-milliers-de-personnes-a-la-marche-pour-le-climat-a-montreal.php
  2. http://www.faecum.qc.ca/ressources/documentation/avis-memoires-recherches-et-positions-1/desinvestissons-udem

Images par Charles Jarry et Amélie Papillon. Retouches photographiques par Anna Luna Rossi.

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