C’était il y a deux semaines qu’a eu lieu notre 33ème symposium des Sciences Biologiques sur le thème : Nouveau regard sur le vivant : vers une subjectivisation des pratiques en biologie et nous avons l’honneur de vous en donner un aperçu.
Mais qu’est-ce qu’un symposium ? L’AÉCBUM (Association des étudiants-chercheurs en biologie de l’Université de Montréal) propose chaque année un événement de deux jours dans le but de mettre en avant les recherches et projets des étudiant.e.s de sciences biologiques de l’Université de Montréal. Durant la cérémonie, plusieurs activités ont été au rendez-vous : affiches et présentations étudiantes et professionnelles ainsi que quatre conférences et une table ronde, accompagnées de repas et cocktails pour inaugurer l’événement.
La cérémonie s’est ouverte jeudi 16 mars 2023, avec un mot de bienvenue et la mention des terres partagées et non cédées des nations Kanien’kehá: ka (Mohawk) et Haudenosaunee (O-di-no-sho-ni) du pavillon MIL, mais aussi Anishinaabe (algonquin) et Omàmiwinini (algonquin) de la station de biologie des Laurentides.
La toute première conférence de ce symposium a été donnée par Frédéric Bouchard, philosophe et doyen du Département des arts et des sciences. Durant sa présentation, il a mis en avant la philosophie des sciences en nommant Sebright, Darwin, Lewontin ou encore Van Valen. Mais il a également remis en question les définitions et les hypothèses scientifiques pouvant être biaisées par la perspective humaine et la part d’esthétique dans celles-ci.
Place ensuite aux affiches scientifiques de nos étudiant.e.s biologistes exposées dans l’agora du campus MIL présentant leurs thématiques de recherches. Et pour illustrer cela, voici quelques étudiant.e.s ayant pris la pose pour nous :
C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons entendu Érik L’Heureux présenter un sujet de recherche découvert par hasard pendant une étude de terrain de Joëlle Lafond, une étudiante en doctorat de sciences biologiques de L’Université de Montréal : l’apparition d’une limace exotique envahissante au Canada du nom de Arion vulgaris. C’est un projet à part de son doctorat traitant aussi du complexe* de limaces Arion.
Nous avons eu le plaisir d’entendre Mathilde Robitaille présenter son projet de maîtrise sur l’impact des tordeuses de bourgeons d’épinette et les répercussions sur l’habitat du caribou. Après avoir fini son échantillonnage sur le terrain cette année, Mathilde a entamé ses analyses pour évaluer les effets et les relations empiriques
Notre ancien rédacteur en chef de l’ARN messager nous a fait le plaisir de nous présenter un projet très intéressant auquel il a participé, exposant l’apparition de gradient chez Arabidopsis thaliana au niveau de la formation du gynoecium, l’organe reproducteur femelle de la plante.
Sans oublier toutes les belles affiches et les projets plus qu’intéressants des étudiants Tommy Pepin, Hyunmo Koo, Félix Lamarche, Vincent Mélançon, Laurie Touchette, Andréa Serres, Théophile Kabasele Walelu, Alizée Debelli, Viraj Alimchandani, Juliane Vigneault, Hajar Hosseini Khorami, Marie-Christine Lafrenière, Thierry Choquette, Sofia Sabbagh, Rudy Lussiez, Ludovic Nadeau-Lachance avec Sophie Breton, Bastien Rubin, Marianne Hubert et Ariane Pouliot-Drouin.
Le vendredi 17 mars, la cérémonie a battu son plein en commençant par le déjeuner suivi de l’ouverture de celle-ci avec la conférence de Charles Darveau, professeur de biologie et de physiologie du Département de biologie de l’Université d’Ottawa. Celui-ci nous a exposé les grands débats de l’allométrie et la part des taux métaboliques au cœur de cette discussion.
Les présentations des étudiant.e.s ont débuté sur le thème de l’épigénétique données par Maeva Perez, Émélie Leroux et Joëlle Lafond. En parallèle, des présentations sur la morphogenèse et la croissance végétale nous ont été données par Laura Michell Carmona Rojas, Constance Le Gloanec et Elvis Branchini.
La deuxième partie des présentations matinales consistaient au parasitisme et à la biologie animale avec Alexandre Michaud, Ariane Côté, Jérémy De Bonville et Blanche Colonna. Simultanément, l’écologie végétale était présentée par Jérôme Burkicwicz, Antoine Caron-Guay, Myriam Cloutier et Étienne Lacroix-Carignan.
Ce dernier nous a offert une prestation énergique et enrichissante sur les Carex, petites plantes dont on ne prête pas assez attention malgré leur omniprésence dans plusieurs types de milieux.
L’heure du dîner ensuite passée, une visioconférence s’est tenue par Jan Sprenger, professeur de logique et de philosophie des sciences au Département de philosophie et d’éducation de l’Université de Turin. Il nous a exposé les inférences bayésiennes où l’objectivité et la subjectivité se rencontrent.
Une dernière visioconférence a été présentée par Alan Cohen, professeur du Département de médecine familiale de l’Université de Sherbrooke ainsi que membre du Centre de recherche sur le vieillissement et du Centre de recherche clinique. Celui-ci a pu discuter des dynamiques des systèmes complexes en biologie avec nous.
Puis les dernières présentations étudiantes ont eu lieu sur le thème de la neurobiologie, biologie cellulaire et biologie moléculaire présentées par Yahia Yassine Belkacemi avec Solène Hospital, Neïla Yahiaoui avec Hélène Frida Simo et John Maged Latif Wahba, Amy Campbell, Julie Chastel et David Morse ainsi que sur les sols, les sédiments et les cellules végétales données par Jessyca Guénette, Andrew Blakney, Mohammad Sahil Haque, Deshpande Mandar, Charlie Boutin et Jasmine Ouellet.
En fin de journée, une séance de table ronde a été entamée avec comme invité.e.s Sandra Ann Binning et François-Joseph Lapointe, professeurs du Département de sciences biologiques de l’Université de Montréal, Christophe Malaterre, professeur au Département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal et Charles Darveau. Il nous ont offert une très belle discussion sur la part de subjectivité au sein des sciences ainsi que la part de vérité derrière les recherches qui doit être considérée avec impartialité et transparence.
Pour couronner ce symposium, le comité a déclaré les gagnant.e.s des affiches étudiantes ainsi que des présentations orales. Nous avons eu le plaisir de féliciter : Thierry Choquette et Julianne Vigneault pour leur belles affiches ; Arianne Côté et Joëlle Lafond pour leurs présentations orales passionnantes.
Le 33ème Symposium du Département des sciences biologiques de l’Université de Montréal s’est terminé avec un souper et un cocktail de clôture.
En résumé, entre parasitisme, transcription des gènes, intelligence artificielle, otaries ou encore Carex, le symposium a su nous montrer plusieurs facettes de la subjectivité en sciences, plus particulièrement en biologie.
Merci encore à tout.e.s celleux présent.es et surtout à l’AÉCBUM pour cet évènement très enrichissant pour les participant.e.s comme pour les spectateur.ice.s.
Les symposiums donnent de bonnes opportunités aux étudiant.e.s comme aux professionnel.lle.s de partager leurs connaissances et leur passion pour la biologie. Ceci est aussi une opportunité de discuter avec eux pour en savoir plus sur peut-être une nouvelle passion qui sait ? Donc si vous êtes curieux.euses, rendez-vous au prochain symposium des sciences biologiques !
*En biologie, un complexe est généralement un groupe d’organismes souvent apparentés où les distinctions morphologiques sont peu évidentes.
Références :
Graphisme du symposium : Tanya Strydom
Livret du 33ème symposium de sciences biologiques de l’Université de Montréal :https://drive.google.com/file/d/1Mw1jaLMpfaVu_Rb5KUMiA-1y7e09DDKh/view
Articles publiés des étudiant.e.s :
Chrétien, E., De Bonville, J., Guitard, J., Binning, S. A., Melis, É., Kack, A., Côté, A., Gradito, M., Papillon, A., Thelamon, V., Levet, M., & Barou-Dagues, M. (2022). Few studies of wild animal performance account for parasite infections: A systematic review. The Journal of animal ecology, 10.1111/1365-2656.13864. Advance online publication. https://doi.org/10.1111/1365-2656.13864
Gómez-Felipe, A., Marconi, M., Branchini, E., Wang, B., Bertrand-Rakusova, H., Stan, T., … & Kierzkowski, D. (2023). Competing differentiation gradients coordinate fruit morphogenesis. bioRxiv, 2023-01. https://doi.org/10.1101/2023.01.19.524793
L’Heureux, É., Lafond, J., & Angers, B. (2023). First record of the invasive slug Arion vulgaris Moquin-Tandon, 1885 (Gastropoda, Stylommatophora, Arionidae) in Quebec (Canada). BioInvasions Records, 12(1), 136-150. 10.3391/bir.2023.12.1.12